Jenny touch'atout !

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Ecriture


Fanfic Cat's Eye

Parmi les passes-temps que j'affectionne tout particulièrement, il y a l'écriture... J'aime coucher sur le papier (enfin pas depuis l'adolescence, maintenant c'est plus sur mon clavier) les idées qui flottent dans mon esprit. Bon le gros problème que j'ai, c'est que je commence énormément de choses, mais je ne les termine que rarement... Je ne compte plus le nombre de romans et autres nouvelles commencés il y a plus ou moins longtemps mais jamais terminés.

Pourtant, il y a une exception, c'était en septembre 2003, j'allais avoir 20 ans (ouh la claque), ça faisait un peu moins de 2 ans que mon namoureux (et futur époux) était entré dans ma vie et qu'il m'avait fait plonger dans sa passion : les mangas, la japanime et tout ce qui s'y rapporte.

 

J'ai ainsi découvert de nombreux mangas, dont "Cat's Eye"... Je parle bien sûr du "manga", c'est à dire la version papier, car comme la majorité des jeunes filles de mon âge j'avais déjà pu regarder la série animée diffusée sur nos écrans de télé (à l'époque très encombrante, avec un écran minuscule et bombé). Si tu ne vois pas de quoi je parle, je t'invite à suivre ce lien : Cat's Eye sur Wikipédia

 

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A cette époque, je me suis essayée à un exercice de style : le Fanfic (contraction de Fan et fiction). Voici donc mon premier (et dernier) Fanfic, basé sur le manga Cat's Eye. Soit indulgent surtout, j'étais jeune et inexpérimentée !

 


 

D'après le manga Cat's eye de Tsukasa Hojo

 

"Et si Toshio Utsumi découvrait qui sont réellement les Cat's eye."

 

Mr Nagaishi venait d'apprendre aux sœurs Kisugi qu'un riche homme d'affaire, Sadao Itô, venait d'acquérir en France un tableau nommé Un soir de pleine lune. Hors celui-ci venait tous juste de rentrer de France. Le tableau en question était bien-entendu l'une des œuvres de leur père, l'un de la collection Heintz.

D'après leurs informations, le fameux Mr Sadao n'était pas blanc comme neige. En effet, les activités tout à fait honnêtes de son entreprise lui servaient à blanchir l'argent de son trafic d'armes. De plus, elles apprirent que celui-ci était non seulement un amateur d'art mais également de belles femmes. Autant dire que ces informations allaient leurs être très utiles.

Le trafic d'armes le pousserait à se méfier de la police lorsque celle-ci voudra protéger le tableau. Tel qu'elles connaissaient l'inspecteur Utsumi, celui-ci voulant à tout prix attraper Cat's eye, il fera tout pour s'infiltrer dans la demeure de Sadao, si bien que les hommes de mains de se dernier tenteront de l'intercepter pensant qu'il s'agit de Cat's eye, leurs laissant ainsi, à elles, le champs libre.

 

*******************

 

Hitomi attendait depuis déjà un quart d'heure dans la petite voiture d'occasion qu'elles venaient d'acheter pour le bon déroulement de leur plan. Vu l'état de celle-ci, elle n'était pas sûre qu'elle puisse rouler bien longtemps, ce n'était déjà pas certain qu'elle démarre d'elle même. Heureusement Aï l'avait bricolée un peu, elle pourrait faire bouger la voiture de quelque mètres à distance, sans avoir à allumer le moteur. Mais cela serait bien suffisant car le destin de la petite voiture serait plutôt tragique. Hitomi jeta un coup d'œil à la minuscule banquette arrière, son petit sac de voyage y était toujours. Elle ajusta son décolleté et vérifia une dernière fois son maquillage. A n'en pas douter, n'importe quel homme tomberait sous son charme ! Elle soupira.

"Mais qu'est-ce qu'il fait ?!"

"Ne t'inquiètes pas, la souris approche…" C'était Rui qui lui avait répondu. En effet, elle pouvait communiquer avec ses deux sœurs grâce à ses boucles d'oreilles, celle de gauche étant un micro et celle de droite un écouteur. Depuis leur QG, Rui et Aï suivait des yeux la progression de la voiture de luxe de Sadao sur leur écran. Placer un traceur sur la voiture avait été un réel jeu d'enfant pour elles, le plus dur restait à venir. Elles avait bien observé la routine de Sadao, celui-ci sortait chaque matin en voiture et retournait chez lui après. Sur le chemin du retour, il passait au petit carrefour, très peu fréquenté, où attendait Hitomi, aux environs d'11h10.

"11h09, c'est pour bientôt j'espère, je commence à avoir des crampes moi dans cette toute petite voiture !"

"Voilà la souris, prépare-toi au choc, on fait démarrer la voiture" Encore une fois, c'était Rui qui lui parlait.

Hitomi, se prépara, elle entendit un petit clic signe que le dispositif avait été enclenché. La voiture fit un bon en avant et roula à grande vitesse sur quelques mètres. Le timing était parfait, le chauffeur de Sadao remarquant la voiture qui déboulait à toute vitesse sur sa droite, sans même s'arrêter alors que la priorité été pour lui, dévia légèrement sur la gauche en freinant, mais ne pu empêcher la collision. La voiture percuta l'avant de la petite voiture où se trouvait Hitomi, stoppant ainsi la course folle de celle-ci. Bien qu'impressionnante, la collision fut bien moins violente qu'elle n'en avait l'air. Le chauffeur descendit de la voiture pour voir l'ampleur des dégâts et voyant la conductrice de la petite voiture accrochée à son volant, sans bouger, le regard vide, il s'approcha d'elle pour voir si tout allait bien. De toute évidence, elle était en état de choc.

"Mademoiselle, est-ce que ça va, mademoiselle, mademoiselle…"

Sadao sortit à son tours du véhicule, sans doute curieux de voir la fameuse "demoiselle". Il s'approcha de la voiture de celle-ci. Cette dernière sortait justement du petit véhicule, cette fois-ci définitivement bon pour la casse, en s'appuyant sur le bras de son chauffeur, elle fit quelque pas vers lui, balbutia quelque chose, sans doute des excuses et finalement s'évanouie sous ses yeux.

Il la rattrapa de justesse, la serrant pour la retenir, puis la soulevant du sol, la pris dans ses bras. C'est alors qu'il s'apperçu qu'il sentait sous ses doigts, à travers le fin tissus de sa robe, la peau nue de la jeune fille. La tête posée sur son épaule il pouvait sentir son odeur. Il regarda un instant son visage, le moins qu'il puisse dire c'était qu'elle était très belle, ses yeux clos, sa peau délicate et ses lèvres légèrement teintées de rose, elle avait l'air si innocente, si pure. Son regard descendit alors sur sa gorge jusqu'à rencontrer la peau laiteuse du haut de ses seins parfaitement galbés dans son décolleté… C'était plus qu'il ne lui en fallait, il sentit alors une bouffée de chaleur l'envahir, le rouge lui monté au visage, il en était tout émoustillé. Il releva d'un coup la tête regardant droit devant lui, gêné. Il marcha tel un automate, transportant la jeune fille jusque la banquette arrière de la voiture où il l'y déposa délicatement. Ses yeux s'attardèrent encore un peu sur ce corps parfait, si chaud, si doux, avant de refermer la portière. Le chauffeur vint alors à sa rencontre. "Monsieur, il y avait ce sac à l'intérieur de la voiture."

"Rien d'autre ?"

"Non Monsieur"

"Très bien, alors mets le dans le coffre et on y va"

"Mais…euh…on va tous laisser comme cela ?"

"Personne n'a rien vu, dépêchons nous de partir avant que cela ne change !"

"Bien Monsieur"

Le chauffeur déposa le sac dans le coffre et se mit au volant. C'était la première fois qu'il conduisait avec Sadao à coté de lui, à la place du passager. Ils étaient à peine à 5 minutes de sa demeure. Passant la grille automatique qui se referma derrière la voiture, il s'arrêta devant le perron. Sadao descendit alors et, ne souhaitant pas que quelqu'un d'autre ne touche le corps de la jeune fille, la pris lui même dans ses bras et l'emmena dans l'une des chambres d'amis de la maison. Il la déposa délicatement sur le lit et la contempla encore un peu, c'était bien l'une des plus belles femmes qu'il lui ait été donné de rencontrer. Sa contemplation fut perturbée par l'arrivé du chauffeur qui apportait le sac de la jeune fille. Sadao lui fit signe de le déposer au pied du lit et de partir. Celui-ci s'exécuta et referma la porte derrière lui. Décidément, ce vieux bougre ne pouvait vraiment pas résister au charme d'une belle femme ! Après le départ de son chauffeur Sadao s'assit dans un fauteuil en face du lit, de là, il pouvait contempler à loisir la beauté de la belle endormie.

"C'est bien ma veine", pensa Hitomi qui faisait bien sûr semblant d'être évanouie, "on dirait qu'il n'a pas l'intention de partir avant que je ne me réveille. Et je n'ai vraiment pas le temps de voir combien de temps il est prêt à attendre !"

Elle resta encore comme cela pendant près d'une demi-heure. Mais sa cheville commençait à la démangeais sérieusement et Sadao était encore là. Elle feignit alors de reprendre ses esprits.

Il s'approcha d'elle, remarquant qu'elle s'éveillait enfin. Elle cligna des yeux, regardant à gauche et à droite, ses yeux se posant sur lui.

"Où suis-je ? Que c'est-il passé ?"

"Mon chauffeur à percuter votre voiture qui a déboulée devant lui d'un seul coup. Et vous vous êtes évanouie. Nous vous avons ramené chez moi, pour que vous puissiez vous reposer."

"Je suis… désolée pour cet… accident. Merci beaucoup pour votre gentillesse. Je dois partir maintenant." Elle se leva rapidement, vacilla et se rassis sur le lit, tenant sa tête avec sa main.

"Restez encore un peu, vous ne vous en êtes pas encore tout à fait remise. Vous êtes la bienvenue ici, vous pouvez rester autant qu'il vous plaira. Racontez moi plutôt pourquoi vous rouliez si vite et pourquoi vous aviez un petit sac de voyage avec vous."

Elle lui raconta qu'elle s'était disputé avec son petit ami, qu'elle avait ramasser à la hâte toute ses affaires dans ce petit sac et qu'elle était parti avec sa petite voiture. Mais qu'elle était bouleversée et qu'elle n'avais pas vu le stop… Elle lui dit également s'appeler Kasumi Minagawa.

Il fut entendu qu'elle resterait quelques jours, le temps qu'elle se remette parfaitement de cet accident.

 

Lors du dîner, Kasumi et Sadao découvrir leur passion commune pour l'art et Kasumi se montra très intéressée par la proposition de Sadao de lui montrer sa collection personnelle.

Si bien qu'elle se trouvait maintenant devant Un soir de pleine lune. La toile était encore plus belle qu'elle ne le pensait, pourtant Mr Nagaishi leur avait montrer une photo. Le tableau montrait une très belle femme debout de dos, la tête tournée vers la gauche, les cheveux longs flottant au vent, sa longue et fine robe d'été bleue flottante également. En arrière plan, la lune ronde, pleine et brillante, remplissant toute la moitié supérieure du tableau, était sublimée d'une pluie d'étoiles filantes.

"Elle vous ressemble étonnement ma chère, j'en ai été troublé quand je vous ai vu…"

"Vous trouvez vraiment ? Moi je la trouve bien plus belle que moi."

Il lui répondit par un sourire.

 

*****************

C'était l'effervescence au commissariat. On venait de recevoir une nouvelle carte de Cat's eye, combien de temps allait elle encore continuer à narguer la police impunément ?!

Hitomi était arrivé la veille chez Sadao, c'était le délais qu'avait prévus les trois sœurs pour faire parvenir leur carte de visite à la police.

Le coup été prévu pour le soir même, ce qui était étonnant de la part de Cat's eye qui, en général, les prévenait un peu plus en avance. Sans doute commençait elle à comprendre que la police était près de l'arrêter très bientôt. C'est ce que Toshio pensa plein d'espoir avant de se souvenir qu'ils n'avaient jamais été près de l'arrêter !

Cette fois, Cat's eye devait voler un tableau, nommé Un soir de pleine lune, à un homme très riche d'affaire, Sadao Itô.

Les inspecteurs Utsumi et Asatani se rendirent sur les lieux afin de prévenir Mr Sadao du danger Cat's eye. Après quelque réticences, Sadao consenti à les recevoir.

"Monsieur, nous devons vous prévenir que Cat's eye viendra voler Un soir de pleine lune, ce soir à 21h précise, ou plutôt devrais-je dire que nous arrêterons Cat's eye ce soir à 21h précise alors qu'elle tentera de voler votre tableau !" Toshio se voulait convaincant, pourtant, les nombreux échecs de la police face à la voleuse l'empêchèrent d'avoir l'air parfaitement sûre de lui.

"Je ne veux pas de policier dans ma propriété !" Le ton de Mr Sadao était catégorique.

"Mais Monsieur, si vous ne nous laissez pas assurer sa surveillance, votre tableau va disparaître ce soir, entre les mains de Cat's eye !"

"Cat's eye ne ressortira pas d'ici, le système de sécurité est tel que quiconque s'introduit ici ne peut en ressortir !"

Après de vaines tentatives pour convaincre Mr Sadao de bien vouloir laisser quelques policier au moins patrouiller dans le jardin, les deux inspecteurs se résignèrent à attendre hors de la propriété. Autant dire que leurs chances de capturer Cat's eye ce soir là été plutôt minces.

Quand les deux inspecteurs furent partis, Sadao se rendit dans son bureau, contempler Un soir de pleine lune. Non, décidément, il ne laisserait personne toucher à son tableau. Puis, il se rendit dans une grande pièce au rez-de-chaussée dont il se servait pour donner des instructions à ses hommes de mains lorsque cela été nécessaire. Il voulait exposer à ses hommes son plan pour contrecarrer Cat's eye.

Pendant ce temps, Hitomi s'était discrètement rendu dans le bureau de Sadao où été exposé Un soir de pleine lune. Elle décrocha le tableau, retira le cadre remplaçant la toile originale par une simple copie qui pourrait faire l'affaire en attendant qu'elle emporte l'originale loin d'ici. Puis, elle subtilisa quelque papiers compromettant sur son trafic d'arme en s'arrangeant pour qu'on puisse se rendre compte rapidement que ces papiers avaient disparu. Finalement, elle retourna dans sa chambre pour se changer. Elle sorti sa tenue du sac et emporta celui-ci dans la salle de bain. Elle rempli le lavabo d'eau et y mélangea le contenu d'une petite fiole. Elle plongea quelques instants le sac dans ce mélange et ce qui en ressorti n'était qu'un bout de tissus informe qu'elle jeta dans la poubelle. Sur quoi, elle se changea et se prépara pour la suite des opérations, les preuves du trafic d'armes roulées avec la toile, le tout mis dans le tube qui lui avait servi à transporter la copie.

Il était 20h50. Elle pensa que Toshio n'allait pas tarder à tenter de s'infiltrer dans le petit salon pour essayer de la piéger, lui laissant ainsi le champ libre pour s'enfuir en volant le tableau.

En effet, le jeune inspecteur était déjà rendu dans le jardin. Or, c'était sans compter sur la malchance de Toshio qui, en courant, se tordit la cheville et paralysé quelques instant par la douleur il lui fallu un certain temps avant de pouvoir se remettre à courir. Hitomi perçut de l'agitation dans les couloirs, elle pensa que Toshio s'était enfin décidé. Il était 21h précise, elle décida de se lancer. Elle se faufila dans le couloir et couru sous les yeux des gardes surpris, jusqu'à la fenêtre au fond, sauta et brisa la vitre en passant au travers. Tenant le tube contenant la toile roulée dans sa main gauche, elle s'agrippa de sa main libre à une branche en face d'elle et sauta au sol. Elle se mit à courir parmi les arbres dans l'obscurité du petit jardin, tantôt entièrement noir, tantôt éclairé par la lueur de la pleine lune.

Elle jeta un coup d'œil en arrière, un sourire satisfait aux lèvres. Soudain, elle rentra en collision avec quelque chose, étonnant puisqu'elle avait vérifier sa trajectoire lorsque le dernier rayon de lune avait perçait les branchages. Au lieu de quelque chose, c'était en fait quelqu'un, puisqu'elle se trouva soudain écraser sous le poids d'un corps lourd et celui-ci avait l'air totalement éveillé. Elle tenta un mouvement pour se dégager et remarqua que, sans s'en apercevoir, elle avait lâché la toile. Le temps de ce constat, on lui saisit les poignets :

"Je te tiens Cat's eye, voici mon jour de chance !"

"Mon Dieu, c'est Toshio, je n'avais pas du tout prévu ça, qu'est-ce que je vais…"

La jeune fille n'eut pas le temps de terminer sa pensée, le nuage qui la couvrait était passé laissant à la lune l'occasion de briller de toute sa splendeur, éclairant ainsi le visage de la voleuse.

"Hitomi !?" Le jeune homme était à la fois surpris et déçus. Il ne pensa pas une seule seconde que cela puisse être quelqu'un d'autre que la femme qu'il aimait qui se tenait là, sur le sol, dessous lui. Il ne douta à aucun moment que Cat's eye et Hitomi ne faisait qu'une, c'était soudain comme une évidence, comme si tout s'éclairait et d'un coup il eut l'impression que sol s'effondrait sous ses pieds.

Hitomi sentit une larme coulait sur sa joue, mais ce n'était pas elle qui pleurait. Un lourd silence s'installa, qui leur sembla plus long qu'il ne le fut. De toute évidence, Toshio se trouvait pris au dépourvu devant la tournure des évènements, et à vrai dire, Hitomi ne savait que faire non plus. Elle était découverte maintenant, ou plutôt, elles étaient découvertes maintenant, et un mensonge supplémentaire n'arrangerait pas les choses, de plus elle avait profondément blessé l'homme qu'elle aimait.

 

**********************

Cela faisait maintenant trois jours que l'inspecteur Utsumi n'était pas allé travailler. Il restait cloîtré chez lui, refusant de voir quiconque. Les rideaux tirés, la pénombre régnait dans son minuscule appartement. Tantôt dans un état de colère où il renversait tout ce qu'il trouvait sur son passage, tantôt dans un état semi-léthargique où les larmes coulaient toutes seules sans qu'il ne puisse rien y faire, il était confronté au pire dilemme qui soit. Sa vie c'était d'être policier et en tant que tel c'était devenu d'attraper Cat's eye, or, alors qu'il avait enfin atteint son but, il avait découvert que la voleuse n'était autre qu'Hitomi, il s'était mis à pleurer devant elle, ne sachant que faire, puis il avait desserré ses mains pour finalement libérer son étreinte. Elle était parti après une brève hésitation et lui était resté là, à pleurer comme un enfant. Elle était tout pour lui, il voulait même qu'elle devienne sa femme. Une voleuse la femme d'un policier, quelle ironie du sort !

Mais finalement, elle s'était bien moqué de lui, si elle l'avait vraiment aimé, elle aurait cesser d'être Cat's eye, cela ne faisait aucun doute que si elle était avec lui c'était simplement pour avoir des informations sur les plans de la police pour attraper Cat's eye. Il n'avait été qu'un outil pour elle. Il avait beau essayer, il n'arrivait pas à s'en convaincre. Et même si ça avait été la vérité, il n'aurait pu cesser de l'aimer comme cela, d'un seul coup.

Il ne pouvait pas se résoudre à dénoncer celle qu'il aimait et à la faire mettre en prison. Mais comment pouvait-il encore être digne d'être policier s'il faisait semblant de ne rien savoir. Il ne pourrait pas continuer à pourchasser Cat's eye comme avant, il savait qui elle était, son enquête était vraiment fini, mais l'issue lui déplaisait au plus haut point. Il aurait voulu ne jamais avoir entendu parler de Cat's eye et même d'Hitomi ! Que la vie pouvait parfois être cruelle !

Malgré cela, il ne pouvait cesser de se demander pourquoi. Pourquoi Hitomi et ses sœurs pouvaient bien voler toutes ces choses ? C'était à n'y rien comprendre. Avec tout ce qu'elles avaient déjà volé, elles auraient déjà eu de quoi s'en aller très loin et vivre dans un confort non négligeable, mais alors, pourquoi restaient-elle au Japon et continuaient-elles tous ces vols ?

Il savait que le seul moyen de comprendre était de le demander tout simplement aux trois voleuses. Malgré son envie de revoir Hitomi et de l'entendre dire qu'il faisait erreur, qu'elle n'était pas Cat's eye, il savait bien que c'était impossible. En réalité, il avait toujours su au fond de lui que Cat's eye et Hitomi était le même et unique personne, mais il n'avait pas ouvert les yeux à temps, ou plutôt, il n'avait pas voulu les ouvrir. Il se sentait réellement perdu, mais n'arrivait pas à ce décider à aller les voir.

Pendant ce temps, au Café Cat's eye, Rui et Aï tentaient de ne rien laisser transparaître pour que personne ne puisse se douter de rien. Quant à Hitomi, elle était complètement effondrée, elle passait ses journées à pleurer toutes les larmes de son corps. Non seulement elle s'était montrée incompétente en ne prévoyant pas les évènements, mais en plus elle avait trahi l'homme qu'elle aimait et il avait découvert la vérité. Comment pourrait-il lui pardonner, il devait être persuadé qu'elle s'était servi de lui, et en quelques sortes il avait raison, pourtant elle l'aimait sincèrement et ne pouvait s'imaginer le perdre. Elle était même prête à se rendre et aller en prison si elle avait la certitude qu'il pouvait l'aimer encore. La solution la plus simple consisterait encore à partir dans les plus brefs délais, sans que personne ne le sache. Bien sûr, cela signifierait probablement que l'inspecteur Asatani aurait enfin la confirmation de ses soupçons. Mais elles seraient déjà loin et personne ne pourrait jamais les rattraper. Oh, bien sûr, cela mettrait un frein à leur but de réunir à nouveau toutes les pièces de la collection Heintz, mais ça n'y mettrait pas un terme. La police ne pourrait pas faire le rapprochement entre le choix des vols et les voleuses de toute manière. Pourtant, Hitomi ne pouvait pas se résoudre à partir en abandonnant Toshio sans même une explication. Cependant, le temps pressait, Toshio pouvait se décider à n'importe quel moment à les dénoncer et la police débarquerait alors pour les arrêter. Que faire ?

Toshio quant-à lui avait enfin pris sa décision !

Quatre jours étaient passés depuis ce fameux soir, celui où la vie du jeune couple avait soudain basculée. Hitomi était encore dans sa chambre à se morfondre et ses sœurs ne savaient vraiment pas quoi faire pour la consoler, d'autant qu'elles savaient qu'à sa place elles auraient certainement eu la même réaction. Rui venait de fermer les grandes portes vitrée du café Cat's eye, pendant que Aï nettoyait le comptoir. Dehors, il faisait déjà nuit et la pluie tombait à verse, comme si la ville voulait montrer sa propre tristesse. Soudain, une ombre se dressa devant la porte. Rui, surprise, poussa un petit cri, mais ce rendit vite compte qu'il s'agissait de Toshio qui attendait, trempé par la pluie, qu'on lui ouvre. De toute évidence, il s'était enfin décidé à venir crever l'abcès. Les trois sœurs n'en avaient pas discuté mais il été clair que la meilleure chose à faire, maintenant, été d'avouer toute la vérité à Toshio. C'est pourquoi elles avaient attendus, dans la crainte qu'il les dénonce, que Toshio ce décide enfin à venir les voir. Et maintenant, il se tenait là, dans la salle du café, ses vêtements dégoulinant sur le sol, formant une flaque à ses pieds. Il ne pleurait pas, mais à voir ses yeux gonflés et rouges, il était facile de deviner qu'il n'avait pas dû arrêter de pleurer durant ces quatre derniers jours, il était même fort probable qu'il avait encore pleuré pendant le trajet. Un silence pesant s'était installé, personne ne sachant par où commencer. Toshio regardait droit devant lui, comme si c'était la première fois qu'il venait ici et qu'il les rencontrait. Il aurait tant aimé que tout soit comme avant, il avait tant de souvenirs ici, tantôt sûr de bientôt attraper Cat's eye, tantôt se faisant consoler par les trois sœurs alors qu'il avait échoué. Devant ses yeux, défilèrent les moments passés ici, puis ceux qu'il avait passés avec Hitomi, tout ses merveilleux souvenirs… Il sentit les larmes lui monter au yeux, serra les points pour ne pas pleurer, mais ne put empêcher une larme de perler sur sa joue. Il l'essuya d'un revers de main. Aï qui avait toujours pris un malin plaisir à se moquer de Toshio, qu'elle considérait comme son grand frère, n'avait plus du tout envie de rire de lui, au contraire, lorsqu'elle vit cette larme couler, preuve de ce qu'il ressentait malgré tous les efforts qu'il faisait pour ne rien laisser paraître, elle senti son cœur se serrer.

Rui fit un geste vers lui afin de l'aider à se débarrasser de son longs manteau complètement trempé, met il fit un pas en arrière et retira seul son vêtement qu'il accrocha au porte manteau qui se trouvait à l'entrée du café. Rui lui fait alors signe de la suivre.

"Aï, va chercher Hitomi"

La jeune fille acquiesça d'un signe de tête et s'engouffra dans les escaliers. Rui conduisit alors Toshio dans le petit salon qu'il connaissait bien déjà et lui fit signe de s'asseoir dans un des fauteuils, ce qu'il fit tout en restant silencieux. Rui sortit de la pièce, laissant le jeune homme seule. Quelques instants plus tard, Aï fit son apparition suivit d'Hitomi. Les deux jeunes filles prirent place sur le canapé devant la petite table basse. Aï se trouvait maintenant assise entre Hitomi et Toshio. Rui revint dans la pièce, un plateau, chargé de quatre tasses de café noir fumant, à la main. Elle déposa une tasse devant Toshio ainsi qu'une pour chacune de ses sœurs et se servi la dernière. Puis elle s'assit sur le fauteuil restant. Une certaine tension régnait dans le salon, Hitomi lançait de petits regards timides à l'homme qu'elle aimait toujours et celui-ci gardait les yeux rivés sur sa tasse, évitant volontairement les regards de la jeune fille. Le silence devenait de plus en plus pesant, mais personne n'osait parler, ne sachant que dire. Et se fut Toshio qui, le premier, le brisa.

"Dites moi pourquoi. Pourquoi tous ces vols ? Quel intérêt ?"

Il avait dis cela presque dans un souffle, les yeux toujours sur sa tasse.

"Ce n'est pas pour l'argent, ni même pour la gloire ou encore les sensations fortes…"

C'est Rui qui avait répondu, Aï laissant sa sœur aînée le faire et Hitomi ne pouvant dire un mot.

"Mais alors pourquoi ?! Expliquez-moi ! Est-ce que quelqu'un vous fais chanter ?"

Il avait relevé la tête, regardant Rui bien en face, la voix plein d'espoirs.

"Non, personne ne nous fait chanter, nous faisons cela de notre plein gré, pour une raison qui nous est propre."

Toshio ouvrit la bouche, comme pour dire quelque chose, puis la referma, les mots lui manquaient. Rui repris la parole :

"Nous faisons cela pour retrouver notre père."

"Comment commettre ses vols pourrait vous aider à retrouver votre père ?! Engagez plutôt un détective privé pour cela, ce serait plus efficace et au moins légale !"

"C'est impossible !"

"Impossible pourquoi ? Expliquez moi !"

"Je vais le faire mais, je dois d'abord te demander de ne surtout pas m'interrompre…"

Toshio acquiesça d'un signe de tête. Rui lui narra alors leurs histoire, celle de leurs parents et de la collection Heintz, leur quête pour retrouver leur père et de la seule solution qu'elles avaient trouvée pour le faire. Elle parla pendant près d'une heure, Toshio gardant, comme il l'avait promis, le silence, hochant la tête pour lui signifier qu'il l'écoutait.

Le silence s'installa une nouvelle fois mais cette fois, il n'était plus pesant. Le récit de Rui avait été tellement précis qu'il n'y avait, pour Toshio, aucune question dont il ne puisse deviner la réponse. Il réfléchis à toute vitesse et pris enfin la parole :

"Me voilà rassuré, je savais bien que vos intentions ne pouvaient être malhonnêtes. J'ai donc bien pris la bonne décision."

Sa voix été plus sereine, mais toujours empreint de tristesse. Et devant le regard interrogateur de Rui et de Aï, il dit :

"Rassurez vous, j'ai décidé de ne rien dire à personne !"

Il pu lire du soulagement dans les yeux de ses hôtesses.

"Je voudrais… enfin, serait-il possible de parler avec Hitomi seul à seul ? Enfin si tu veux bien aussi Hitomi…"

Il s'était tourné vers la jeune fille qui n'avait dit mot depuis le début, celle-ci leva la tête, croisant son regard, elle cligna des yeux pour lui signifiait qu'elle était d'accord.

Rui et Aï quittèrent le pièce. Le jeune fille se leva et se précipita dans les bras de Toshio qui ne fit rien pour l'en empêcher, au contraire, il la serra à son tour. Puis elle s'écarta légèrement pour le regarder dans les yeux.

"Oh Toshio, pourras-tu me pardonner ? Dit moi que tu m'aime encore et que rien n'est perdu, dit le moi je t'en pris."

Le jeune homme desserra son étreinte et posa son regard sur le sol.

"Je ne pourrais jamais cesser de t'aimer. Je sais bien que tu as fais ce qu'il fallait et j'aurais vraiment aimé que tout continu comme cela, c'est pourquoi je n'ai rien à te pardonner. La vie nous joue parfois de sales tours. Et même si je t'aime encore et cela pour la vie, je suis dans une impasse. Je ne peux plus être policier alors que je sais qui est Cat's eye, mais je ne peux pas non plus vous dénoncer."

"Pourquoi ne pas démissionner, et ne pas venir travailler avec nous au café ?"

"J'ai déjà envoyer ma lettre de démission, elle devrait arriver demain matin, mais il me serait impossible de travailler ici avec vous, je ne suis pas fait pour travailler dans un café, j'ai besoin d'action… Être policier c'est toute ma vie, c'est ce que je suis !"

"Mais…"

"Ce soir je suis venu ici pour me convaincre que j'avais pris la bonne décision, et j'en suis convaincu maintenant. J'étais aussi venu vous dire adieu !"

"Adieu ?! Mais pourquoi , tu compte partir ?" La voix de la jeune fille était embuée de larmes.

"Oui, je compte partir loin d'ici, même si cela est une déchirure pour moi de partir loin de toi, je sais que c'est mieux ainsi, pour nous deux…" Il retenait péniblement ses larmes.

"Mais… Mais… non ! Tu peux pas, je ne veux pas !"

"Je tenais à te donner cela avant de partir" Il lui tendit un petit écrin en velours noir qu'elle ouvrit, découvrant ainsi une magnifique bague. "Je venais juste de finir de la payer, avec mon salaire minable ça m'a demandé pas mal de temps, je voulais te demander de m'épouser dès que j'aurais réussi à arrêter Cat's eye. Aujourd'hui, je me rend compte qu'on n'était de toute évidence pas destinés à vivre heureux ensemble. Mais je veux que tu la garde en souvenir de moi."

Il força la jeune fille à relever la tête et déposa un baiser sur ses lèvres. Elle avait les joues humides et aucun son ne parvenait à sortir de sa bouche. C'était impossible, l'homme qu'elle aimait plus que tout au monde allait partir loin d'elle. Il marcha d'un pas décidé vers la sortie, récupérant sa veste au passage, qu'il enfila avant d'ouvrir la porte. Hitomi l'avais suivi jusqu'au comptoir, elle le regarda partir sans se retourner, disparaissant dans la nuit. Au fond d'elle, elle savait qu'elle garderait cette image dans son esprit durant toute sa vie, l'image de cet homme qu'elle voyait pour la dernière fois.

 

FIN


02/01/2015
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